Le F.P.V.

FPV, trois lettres indissociables aujourd'hui du monde du modélisme, qui permettent à ce dernier de sortir de l'activité de loisir pur pour évoluer vers une dimension créative, artistique, mais aussi utilitaire.

FPV est l'abréviation du terme anglo-saxon "First Person View", littéralement "vue à la première personne". Il va définir le vol en imersion, dont le principe est simple: le pilote manoeuvre son appareil comme s'il se trouvait à l'intérieur, et sa perception visuelle n'est plus statique au sol, mais dynamique.

Grace à un écran, ou à des lunettes vidéo, il peut suivre en direct ce que "voit" la caméra de son appareil, images transmises au sol par un éméteur embarqué. Il est de fait immergé dans l'élément, et va devoir gérer son vol de façon très différente.

La première différence va résider dans la gestion des manoeuvres de base: tanguage, roulis et lacet. Elles sont facilitées. En immersion, le pilote est toujours correctement orienté, et de fait droite et gauche restent droite et gauche, à l'inverse du pilote resté "au sol", devant piloter en mode miroir lorsque l'appareil revient vers lui.

A l'opposé, lors du vol en immersion, il est quelques ecueils à prendre en compte, afin de ne pas être pris de court et de ne pas aller à l'erreur, qui est irrémédiablement sanctionnée par un crash.

La première est de s'informer de la législation en cours. Pour le modéliste lambda, elle est simple: évolutions dans un rayon de 100m, sans dépasser les 50m d'altitude, et en double commande.

La seconde est la gestion des paramètres de vol, en se souvenant que tout objet volant doit tôt ou tard se poser, si possible sans casse. Les paramètres de vol les plus délicats à gérer sont l'orientation, l'altitude et la vitesse.

En ce qui concerne l'orientation, il est essentiel de bien observer la topographie du terrain afin de pouvoir se repérer une fois en vol. Il est fréquent de se perdre, de dériver avec le vent, et de ne plus savoir où l'on se trouve. Une fois la batterie vide, le pilote est mal, car c'est Newton et lui seul qui va gérer le modèle volant, ce qui peut aboutir dans le meilleur des cas à la perte de l'aéronef, dans le pire des cas à un crash sur une maison, une auto, une personne physique. Tout ce qui monte finit par redescendre, ce n'est qu' une question de temps, et en notre domaine le temps est compté et n'est jamais extensible. D'où l'obligation non-négociable de ne voler qu' avec une marge énorme de sécurité en ce qui concerne la distance par rapport aux objets ou personnes au sol, la gestion du temps de vol en programmant l'alarme de la radio lorsque l'on atteint la motié de l'autonomie de la batterie, mais aussi avec l'exigence absolue d'un très bon repérage de ce qui se trouve au sol, afin de ne pas se perdre.